Un drapeau, un flingue, un ennemi.

En juin 1950, de la prison où il purge sa peine, le futur Malcolm X adresse une lettre au président Harry Truman qui vient tout juste d'engager le pays en Corée dans le premier conflit de la guerre froide. Il y écrit notamment : « J'ai toujours été communiste […] lors de la dernière guerre, j'ai essayé de m'engager dans l'armée japonaise, et maintenant on ne m’appellera ni ne m’incorpora dans l'armée américaine »1. Cette provocation, au moment même où le maccarthysme apparaît, fut suffisamment prise au sérieux pour que le FBI se décide à ouvrir un dossier sur cet illustre inconnu qui répond au nom de Malcolm Little. Cette prise de position mêlant le rejet de l’impérialisme et une désidentification avec l’Amérique blanche, contient certains éléments qui alimenteront des textes de rap aux alentours des années 1990. Ces textes ont pour particularité de nourrir une opposition aux guerres impérialistes en même qu'une distance à l'égard du pacifisme. Ainsi...